Les chrétiens face au mondialisme & au progressisme

Avec l’avènement du mondialisme, certains acteurs politiques, économiques et financiers, parmi les plus puissants, se sont mis à prôner et défendre une nouvelle forme de capitalisme : le néo voire l’ultra-libéralisme. Cette idéologie entend mettre le marché, l’économique et ses lois tout en haut de l’organisation humaine. Dans un contexte le plus dérèglementé possible, on voudrait même, dans l’absolu, se passer des Etats ou, au moins, s’assurer de leur connivence. Il est question aussi de leur interdire de « fausser » les lois de la concurrence en mettant la main à la patte. Autrement dit les bonnes vieilles notions de SPIC (service public industriel et commercial) ne sont plus à l’ordre du jour. Les états, sous la coupe de ce genre d’idéologie, sont invités à tout brader et, dans les projections les plus idylliques, on rêve de régner économiquement sur un marché gigantesque et sans frontières et, pourquoi pas, le plus homogène possible. 

L’alliance des progressistes et des néo-libéralistes

Etrangement, une partie importante des forces progressistes de gauche ont fini par se ranger idéologiquement de ce même côté des « valeurs », en prônant une sorte d’international des frontières. Circulation libre des individus, suppression des frontières, gouvernance mondiale, Europe des nations (de gauche). Si les raisons sont différentes, les objectifs convergent. Au fond, un ouvrier français vaut bien un sri-lankais et sur le papier idéologique, personne n’y trouverait rien à redire. Sauf que les règles ne sont pas les mêmes pour toutes les nations, et quand le tissu industriel ou la production d’une nation se délocalise totalement dans un grand universalisme de principe, une sorte d’alliance finit fatalement : d’un côté, on a l’intérêt du capitalisme sans frontière le plus féroce qui achète au plus bas prix la valeur travail et les ressources. De l’autre, une sorte « d’Internationale » idéaliste qui n’a absolument aucun moyen de défendre l’intérêt des ouvriers sur son sol quand elles applaudit leur libre circulation en encourageant les surenchères à la baisse sur la main d’œuvre.

On notera que ce même capitalisme de prédation se drape désormais au besoin de ses « valeurs de gauche » pour promouvoir ses intérêts à visage découvert. Et pour clore le tableau on ajoutera qu’il instrumentalise aussi de plus en plus certaines idéologies écologistes pour parvenir aux mêmes fins.

La fracture de la droite entre souverainisme et mondialisme

Face à ces deux forces, ce qui était traditionnellement la droite conservatrice s’est divisée. D’une certaine façon, elle a pratiquement éclaté. La fraction la plus aisée et la plus mobile est souvent passé du côté du néo-libéralisme. Elle est mondialo-compatible. Vivre ici ou ailleurs ne lui importe guère. Le profit est son premier guide. L’autre droite, plus bourgeoise, sédentaire et traditionnelle continue de camper sur des valeurs chrétiennes. Elle est devenue souvent anti-mondialiste parce qu’elle a compris que le néo-libéralisme sauvage et le progressisme sous leurs formes les plus fanatiques jouaient contre toute ses valeurs : culturelles, économiques, et spirituelles.

Aujourd’hui, l’internationalisme chrétien ne peut simplement pas s’allier avec les plus grandes forces de prédation mondiales. Il cherche donc à protéger ses frontières et ses traditions. Son combat s’est donc reporté sur le souverainisme, pour des raisons spirituels mais sans doute aussi pour des raisons économiques. A quoi sert encore de « produire français » si tout un chacun peut délocaliser ses capitaux en toute liberté, fermer toutes ses usines en France pour en ouvrir dans des pays où la main d’œuvre coûte jusqu’à 50 fois moins cher et, une fois cela fait, revenir,  sans aucune condition, vendre sur ce même marché français voire même à ceux qui vous avez licencié ?

Dans un contexte de valeurs pipées, la montée du souverainisme interroge désormais, même jusqu’à la gauche (voir le Front Populaire de Michel Onfray). Elle se pose comme une réponse à l’agression manifeste sur plusieurs fronts, du patrimoine industriel, culturel des valeurs françaises depuis une quarantaine d’années. L’Europe de Maastricht, avec toutes ses conséquences, a indéniablement conduit à poser ses questions de manière encore plus cuisante. D’un point de vue idéologique, les forces de prédations mondialistes comme des forces universalistes et progressistes de gauche n’ont de cesse de diaboliser toute pensée qui entendrait réfléchir sa politique dans le cadre national. Encore une fois, c’est un particularité qui frappe particulièrement les pays de la zone maastrichtienne. La grande majorité des nations mondiales continuent de penser leur intérêt dans un cadre d’abord national.

Face à ce paysage idéologique, on peut se demander si le positionnement deschrétiens de gauche a vraiment encore du sens ou s’il ne faut pas penser le clivage autrement qu’en terme de droite et de gauche. Dans le contexte actuel, si ce positionnement doit être celui de l’alliance au progressisme (qui joue dans le sens de l’appauvrissement et la mise en concurrence des classes prolétaires), et du même coup, celui de l’alliance au mondialisme de la prédation alors, il va à contresens des valeurs chrétiennes et il faut s’en affranchir.

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